40 ans du Kinomichi – avec Takeharu Noro soke

2019 – 40 ANS DU KINOMICHI
Partie 1 – Discours d’ouverture – Maison du Japon à Paris
Partie 2 – Cours et démonstration de Takeharu Noro soke < LECTURE EN COURS
Partie 3 – Discours et cours de Tada Hiroshi shihan
Partie 4 – Cours de Asai Katsuaki shihan
Partie 5 – Témoignages Aikido – Noro sensei
Partie 6 – Témoignages Kinomichi – Noro sensei

Après une semaine de stage anniversaire à Paris au Korindo Dojo, le week-end débute à l’institut National du Judo. 230 pratiquants de Kinomichi et d’Aikido sont réunis pour célébrer le Kinomichi et commémorer Maître Masamichi Noro, autour de Takeharu Noro soke, Katsuaki Asai shihan et Tada Hiroshi shihan. La présence exceptionnelle des Maîtres Asai et Tada, pionniers de l’Aikido pour l’Allemagne et l’Italie, rend compte des liens forts qui les unis à leur compagnon Masamichi Noro.

Le Kinomichi fête ses 40 ans d’histoire

Le stage regroupe des pratiquants et instructeurs de Kinomichi, venus des 4 coins de la France, d’Italie, d’Angleterre, de Hollande, d’Allemagne, des Etats Unis, de Suisse, etc.
De nombreux enseignants de Kinomichi sont présents et incarnent une nouvelle dynamique au plus proche de l’esprit du fondateur du Kinomichi. C’est ainsi qu’en 2022, le Collectif de Recherche et Transmission du Kinomichi voit le jour autour du Centre International Noro Kinomichi et qu’en 2023, la KIIA Kinomichi International Instructor Association se réinstitutionalise autour des enseignements du fondateur.

Samedi matin avec Takeharu Noro soke

Samedi après midi avec Asai Katsuaki shihan

HIroshi Tada Aikido shihan

Dimanche avec Tada Hiroshi shihan

Les Aikidokas en forte présence, viennent des groupes Aikikai Deutschland, Aikikai Italia et du Tada Juku de Tokyo. Ils représentent aussi les courants fondamentaux de l’Aikido des Maîtres Tissier, Chiba, Tamura, Nocquet, Ikeda ,Saito, ou encore Kobayashi.

« Contact » avec Jean Marc Guilbert instructeur à Taulignan

Durant la pratique du samedi matin, Takeharu Noro soke introduit les principes fondamentaux du Kinomichi de « contact » et « espace ». La pratique est orientée sur les sons « A, O, U, E, I », sur la recherche d’un contact dynamique juste, et sur la sensibilisation des espaces interne et partagé avec le partenaire.

« Espace » Takeharu Noro soke, uke de Maria Foucras, doyenne du Korindo

Un clin d’œil des pionnier japonais en France

Le stage du week-end se déroule à Paris dans le Dojo Awazu de l’Institut National du Judo. Shozo Awazu sensei 1923-2016 fut un pionnier du Judo, prodige du newaza. Quelle ne fut pas la surprise de commémorer Noro sensei dans un Dojo portant le nom de son ami Shozo Awazu. En 2011, ils participent tous les deux à la cérémonie des 50 ans en Europe de Maître Noro se déroulant au Korindo Dojo. Il faut tout de même préciser que Maître Awazu était en France à ce moment là depuis 61 ans! Le 3 septembre 2011, ils furent ensembles côte à côte, parmi les tous derniers pionniers japonais d’une époque, à apprécier la reconnaissance de disciples pour leur engagement.

Masamichi Noro et Shozo Awazu en 2011

Le second Doshu de l’Aikido apparait au Kamiza

On retrouve sur le Kamiza du Dojo Awazu le portrait de Kisshomaru Ueshiba, 2ème Doshu de l’Aikido. Le portrait accompagne son père Osensei, Maître Noro et une calligraphie de Kinomichi, tous les trois traditionnellement placés dans les Dojos de Kinomichi. Kisshomaru Ueshiba interpelle de nombreux pratiquants qui ne le connaissent pas ou qui ne comprennent pas la raison de sa présence.

Kamiza des 40 ans du Kinomichi

Takeharu Noro soke partage quelques mots sur le tatami à propos des liens qui unissent l’Aikido et le Kinomichi et qui unissent Kisshomaru Ueshiba et Masamichi Noro. L’histoire officiellement transmise, nous informe qu’à partir de 1961, délégué de l’Aikikai pour l’Europe et l’Afrique, Maître Noro œuvre sans relâche au développement de la voie d’Osensei. A la suite d’une mise au point avec le second Doshu Kisshomaru Ueshiba en 1978, Maître Noro retourne à Paris et cesse rapidement l’utilisation du nom Aikido. Il renomme l’année suivante sa voie de transmission le « Kinomichi ».

Partage de Takeharu Noro soke

Dans son Dojo, rue des Petits Hôtels, cette démarche est incomprise. Alors que Maître Noro déclare s’inscrire dans le prolongement de la voie d’Osensei, il renomme sa pratique. Lorsqu’il quitte les Petits Hôtels, il met les 450 pratiquants réguliers face à un choix: le suivre dans son nouveau Dojo pour pratiquer le Kinomichi ou rester pour continuer la pratique de l’Aikido. Il ne sera suivit que par 5 à 10 pourcents des pratiquants. Avec le recul du temps, en dépit des difficultés, la vie a suivit son cours. L’engagement vers le Kinomichi apparait comme un mouvement qui apporte un espace vital adéquate pour le génie créateur qu’était Maître Noro Masamichi. Ainsi, de l’AIkido au Kinomichi, ce qui auraient pu le freiner dans sa nouvelle aventure a fait naturellement place aux éléments qui ont nourrit en profondeur son chemin.

Maître Noro Masamichi - Fondateur du Kinomichi

Maître Masamichi Noro -Fpndateur du Kinomichi

Pour en revenir au portrait de Kisshomaru Ueshiba, la photo encadrée fut tiré deux ans auparavant, en 2017, à l’occasion d’un hommage aux pionniers de l’Aikido en France organisé par Maître Tada. Un moment de grâce dans l’histoire de l’Aikido français, famille et disciples des 7 pionniers réunis pour manifester leur gratitude. Il fut ensuite conservé au Centre International du Kinomichi puis ramené pour l’évènement à l’Institut du Judo par complète inadvertance. Takeharu Noro soke explique sa décision de finalement le placer au kamiza comme la volonté de s’inscrire en reconnaissance des liens qui forgent l’histoire et pour que le Kinomichi s’engage dans une époque purifiée des tourments du passé.

2017 – Hommage au Pionnier de l’Aikido Français
Tadashi Abe, Mutsuro Nakazono, Aritoshi Murashige
Minoru Mochizuki, Osensei Morihei Ueshiba, Kishomaru Ueshiba Doshu
Masamichi Noro, Nobuyoshi Tamura, André Nocquet

Maître Noro et le second Doshu d’Aikido

Chacun ira de son interprétation en ce qui concerne les raisons à l’origine des divergences entre Maître Noro et le second Doshu. Depuis le décès d’Osensei en 1969, le rôle majeur du second Doshu pour construire un Aikido mondialement unifié est bien connu. Au Japon la scission entre le second Doshu et Koichi Tohei en 1975 appela chacun à se positionner. Les anciens savent bien aussi que les querelles de l’Aikido en France et de ses experts ont joué un rôle important dans les dissentions entre le Hombu Dojo de Tokyo et l’Aikikai de Paris de Noro sensei.

Maître Noro raconte bien plus tard son histoire avec le second Doshu, à son fils qu’il forme à sa succession. Takeharu Noro soke se fait relais de ce témoignage où l’essentiel des sentiments de Maître Noro sont restitués à propos de ce jour de 1978 où sa vie basculera au Hombu Dojo de Tokyo: Le dialogue n’était pas bon depuis quelques années avec le Doshu, Maître Noro souhaitait un entretien pour réduire la distance installée entre eux. Sur place, l’échange était vif. Pour faire simple, Maître Noro devait se mettre en rang, alors que celui ci venait défendre le fait qu’il n’avait jamais quitté le rang. Sur le coup d’un emportement, le second Doshu aurait menacé Noro sensei qu’il avait le pouvoir de l’empêché d’utiliser le nom Aikido. C’est à ce moment précis que la phrase de trop a été prononcée pour Maître Noro, pour lui considérait consacrer sa vie à la transmission de l’Aikido au service de la famille Ueshiba. Beaucoup pouvait être dit et fait, mais cela, il n’a pas pu l’entendre. Orgueil, fierté et fidélité incomprise se mirent instantanément à exécuter ce qu’il savait pourtant n’être qu’une simple menace. Il répondit « Tout à fait, l’Aikido appartient à la famille Ueshiba ». L’entretien fini, Maître Noro n’utiliserait plus le nom Aikido.

A cette époque, Odyle Noro-Tavel vivait déjà depuis longtemps le quotidien familial et professionnel de Noro sensei. Elle témoigne que Maître Noro ne pouvait être arrêté, lorsqu’il avait décidé quelque chose. Concernant le fameux entretien, elle partage que « ce jour là, personne n’était présent à leur côté et l’intimité des actes et des mots prononcées leur appartient. »

Masamichi Noro sensei fondateur du Kinomichi

Maître Noro et Kisshomaru Ueshiba se retrouvent en 1985 en Allemagne grâce au concours d’Asai sensei. Puis, c’est vers 1996 que le contact se renoue très positivement par de multiples visites au Japon de Maître Noro. Lors d’un voyage, où Noro sensei est accompagné de son jeune fils, le second Doshu propose à Noro sensei sa réintégration au sein de l’Aikikai. Noro sensei lui répond avec cœur que c’est son vœu le plus cher. Hélas, il exprime que les chemins se sont trop éloignés de son côté pour se revenir à l’Aikikai, « je suis parti trop loin » à t’il déclaré. Peu avant le décès du second Doshu en 1999, Masamichi Noro se rend seul à son chevet. Ils se quittent en paix, dans la relation filiale qu’ils eurent de 1955 à 1961, date du départ en Europe de Noro sensei.

Noro Masamichi sensei en uke du 2ème Doshu Kisshomaru Ueshiba 1960

Noro Masamichi, 2ème Doshu, Tamura Nobuyoshi et Kanai Mitsunari au 1er plan

1961 – Noro Masamichi, 2ème DOshu, Osensei, Tohei Koichi et Tada Hiroshi

Mots de fermeture du livret des 40 ans du Kinomichi

Extraits d’un enseignement de Maître Noro en stage d’été à Salins les bains en 2003

« J’ai envie d’aller au sommet de la montagne mais il y a des nuages et quelques fois je perds mon chemin. Je cherche où est mon chemin et votre présence me donne de la force. Si vous n’étiez pas là, peut être serai-je découragé, ainsi vous m’aidez beaucoup en étant là à côté de moi. Certains d’entre vous m’attrapent les pieds et me retiennent. Ils m’empêchent d’avancer. Ceux-là ce n’est pas nécessaire qu’ils restent et comme je n’aime pas me retourner je leur donne des coups de pieds.

Le Kinomichi finalement ce n’est pas ma création mais une création de l’Homme. Regardez les bébés, la conscience du mouvement est déjà là. La spirale du bébé se perd à mesure qu’il devient adulte. Ne nous arrêtons pas. Ne lâchez pas votre recherche pour garder cette spirale jusqu’à votre mort. C’est la liberté de notre vie.

Je suis encore émerveillé. Tellement de choses sont à découvrir. Nous sommes des chercheurs. Nous passons un message aux autres générations qui le porteront elles-mêmes aux générations futures. Ainsi nous continuons. Mais aujourd’hui, je ne peux pas véritablement vous accompagner avec les mots car ils limitent cette transmission.

Qu’y avait-il avant le bébé? Et encore avant cela? Il y avait un lien avec le commencement. Maître Ueshiba disait je vais avec le commencement de l’univers. Dans notre vie d’adulte souvent nous l’oublions. Il nous faut beaucoup de courage et ensemble nous avançons. Cette chaine à laquelle nous appartenons doit continuer. »

Démonstration de Takeharu Noro soke à la MCJP – samedi 1er avril 2019

2019 – 40 ANS DU KINOMICHI
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