40 ans du Kinomichi (3/5) – Discours de Maxime Delhomme

Partageons un moment le merveilleux rire de Masamichi Noro. Des rires j’en ai entendu, mais le sien je ne l’oublie pas. C’était un rire d’épanouissement, de soulagement, comme une vague qui se débarrasse de son amertume en faisant jaillir une écume, une vague comme un rire ça a toujours une histoire et celle à laquelle je pense c’est d’abord celle que ses enfants ont su reprendre, son Kinomichi. 

Lorsqu’il a rejoint la fédération je l’avais remercié de venir avec cette création qui n’était en rien contraire à l’aïkido qu’il était venu transmettre en France mais bien au contraire un aboutissement, là encore un épanouissement, une nouvelle fleur.

 

Aujourd’hui c’est autour de son fils que cela va continuer à grandir. Cela c’est l’écume au-dessus de la vague Mais d’où venait-t-elle cette vague ?

Le point de départ, le village natal, le Japon, tout ça, je le laisserai à d’autres même si j’ai quelques images en tête, je regarde le voyage, la maturation de la vague puisque tout cela s’est passé en bateau. Ecoutez bien gens d’aujourd’hui, six semaines de bateau et là encore au nom de toute la fratrie, grâce et élégance de Satchie qui a fait le voyage à l’envers en 42 jours et un film délicat, flux et le reflux de la vague, de l’histoire qui roule sur ellemême, qui se nourrit d’elle-même pour éclater dans ce rire. Il paraît qu’il est arrivé assez fatigué à Marseille parce que c’est bien là que l’on arrivait autre fois, fatigué d’avoir dû faire tant de martiales démonstrations à tous les marins qui, on le sait, à part en Dieu, pour conjurer la mort, ne croient pas en grand-chose dans la vie.

Et pied à terre il a fallu encore en faire des démonstrations et des explications et des retournements et des esquives. Et après les mers que de routes.

Il a bien fallu continuer à rire car tout n’était pas drôle, il y a même eu des moments où il n’y avait plus que le rire.

Ne faisons pas dans la facilité de dire que du rebond on touche le ciel.

Mais regardez écoutez pas plus la danse que le rire ne se sont éteints.

Et c’est un bel héritage que vous savez faire vivre.

Alors rions.

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